Dessinant une cartographie sensible de son travail, le nouveau répertoire mêle les chansons inédites de l’EP Entre-temps (printemps 2026), des pièces plus anciennes — d’Initiale à À travers — revisitées, des textes-murmures, des éclats de poésie. Autant de fragments qui, assemblés, composent un récit intérieur, vibrant, haut en émotion.
Sur scène, Raphaële Lannadère, Antoine Montgaudon (guitares, synthés) et Frédéric Jean (batterie, synthés) poursuivent une camaraderie artistique longue de plusieurs années, creusant un langage commun résolument moderne. Guitares atmosphériques, textures synthétiques, souffle organique : une chanson ciselée, singulière, où un certain classicisme n’exclut jamais l’audace. Ici, même l’auto-tune est un outil poétique — un tremblement supplémentaire dans la voix, une façon de faire vibrer autrement les mots et le monde.
La scénographie, confiée à la curatrice Anne-Sophie Bérard, propose un dispositif léger, adaptable à tout type de lieux : un écrin mobile qui laisse place à la voix, aux présences, à la délicatesse des gestes. La conduite lumière, écrite par Antoine Travert (collaborateur de Thomas Jolly), sculpte halos bas, clairs-obscurs et respirations lumineuses, accompagnant l’émotion avec précision.
Créé au Centre culturel Juliette-Drouet à Fougères, le 6 mars 2026, Entre-temps parle du passage du temps, de nos paysages intérieurs, de ce qui se transforme et demeure. Un spectacle qui s’écoute comme on feuillette un roman-photo de gestes, de saisons, d’espérances — un temps suspendu où la musique respire plus librement, et où les chansons se redécouvrent comme pour la première fois.
Musicalement, le trio déploie une pop élégante et suspendue, parfois proche d’une folk moderne, parfois traversée de pulsations électroniques, avec cette manière singulière qu’a L de mêler lucidité, tendresse et engagement.